Un de mes amis disait récemment que le prochain messie sera un couple. "Il parlait de la nécessaire union des contraires dans les théories et les pratiques sociales, politiques, philosophiques, scientifiques... Pourquoi, en effet toujours diaboliser les idées de l’autre au lieu de considérer leur intérêt et leur complémentarité ? Mais son propos débouche bien sur le couple humain, l’homme et la femme dans leurs rôles.
Il faut avoir connu, dans sa chair et son âme, l’expérience de l’antagonisme, pour savoir combien il est stérile et malheureux. De même il faut avoir partagé l’entente, l’équilibre, l’élan vital apportés par une relation harmonieuse, pour comprendre la fabuleuse dynamique créatrice ainsi suscitée. Pour en arriver la, il faut dépasser bien des pièges, qui ne sont en fait que ceux des projections de l’ego. Des deux egos.
Mais le travail commence sur soi. Vouloir changer autrui sans se changer soi-même est un leurre. Et c’est justement là que se trouve tout le mystère alchimique du couple heureux : dans la transformation conjointe et simultanée, vécue en un respect attentif. L aimance, alors, ne se limite plus à la réciprocité mais irradie l’entourage, énergie positive et évolutive qui sait gommer les inévitables aspérités et survoler les tourbillons contraires.
L’amour alors prend son sens de grande oeuvre, de réalisation essentielle vécue en son for intérieur, à deux, et aussi en famille, avec les autres, avec l’univers.
Jean-Christophe Seznec
Alexandre Jollien
Alice Miller